Les créations d'emplois aux États-Unis sont restées solides en septembre, et le nombre enregistré en août a été révisé en forte hausse, permettant de faire tomber le taux de chômage à 3,5%, son plus bas niveau depuis décembre 1969, a annoncé vendredi l'administration Trump. L'économie américaine a créé 136 000 emplois le mois dernier après 168 000 en août, contre 130 000 initialement estimé. Les analystes s'attendaient cependant à un meilleur score pour le mois de septembre, à 150 000.
Le taux de chômage s'est durablement installé sous la barre des 4%. Et nombre d'Américains, qui n'étaient tout simplement plus dans les statistiques de l'emploi parce que découragés de trouver un travail après la crise financière, sont revenus ces derniers mois sur le marché. Le chômage pour les hispaniques est au plus bas depuis 1973, soit depuis le début des statistiques, a précisé le ministère. Pour les blancs, il est au plus bas depuis mai 1969.
Le taux de participation à l'emploi, qui atteste en général d'une confiance dans l'économie, est resté inchangé, à 63,2%. Ce rapport de septembre était très attendu car il s'agit du dernier avant la réunion de la Banque centrale américaine des 29 et 30 octobre, qui doit décider d'abaisser ou de maintenir les taux d'intérêt. Ces derniers mois, le président de la Fed Jerome Powell a relevé que le marché de l'emploi et la consommation des ménages étaient les deux points forts de l'économie américaine.
Des perspectives incertaines
Alors que la guerre commerciale menée par l'administration Trump contre la Chine commence à affecter l'économie américaine, le maintien d'un marché de l'emploi solide permet d'immuniser en partie l'économie américaine contre un retournement de la conjoncture. À Wall Street, on s'attend à une nouvelle baisse des taux pour la troisième fois cette année, alors que la croissance économique a ralenti : +2% au deuxième trimestre après 3,1% au premier trimestre.
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D'autant que l'incertitude créée par les tensions commerciales décourage les investisseurs et commence à miner la confiance des consommateurs, moteur traditionnel de la croissance américaine. En outre, l'industrie manufacturière est entrée en récession. Quoique positif, ce rapport solide devrait diviser un peu plus le comité monétaire de la Fed.
En septembre, trois membres avaient voté contre la baisse des taux, dont deux estimant que cette baisse était injustifiée par le rythme de croissance encore solide. Depuis le début de l'année, la croissance des créations d'emplois a toutefois ralenti, constate le ministère du Travail. La moyenne des nouvelles embauches sur trois mois est en effet passée de 223 000 (en 2018) à 157 000 en septembre.